From: Soil Chroniques
Published: June 1, 2017
Deux types qui se répartissent les tâches des instruments et de la voix, cela me rappelle un autre duo : Anaal Nathrakh. La comparaison va s’arrêter là pour Obitus, leur « Slaves of the vast Machine » étant bien plus intéressant que les dernières sorties des Anglais.
Un seul titre, éponyme, de quarante-cinq minutes, c’est ambitieux. Mais dans un exercice tel que celui-là, l’ambition n’est pas le problème, ni même la volonté, c’est plutôt de savoir si les musiciens sont à la hauteur du défi qu’ils se lancent : leur capacité d’inventivité et d’écriture est-elle suffisante pour orchestrer une pièce unique ? En effet, on sait bien qu’un long titre n’est pas la somme de plus courts d’entre lesquels on supprimerait les blancs, ce serait trop simple. Et à cette question, qui ne changera rien à la face du monde, je réponds oui. Le Black-Métal froid, voire Industriel, d’Obitus est parfaitement adapté à ce concept : sacrée réussite.
Longueur oblige, la musique ne peut pas blaster systématiquement et le chanteur s’égosiller sans cesse. Du coup, les plages purement instrumentales sont nombreuses, faisant la part belle aux dissonances, aux cassures d’ambiances, alternant avec habilité les tempos dans un climat frôlant le zéro absolu. Il est d’ailleurs assez surprenant de se rendre compte que, du point de vue de l’inspiration, le duo suédois s’appuie plutôt sur du traditionnel, sans chercher à faire du bizarre afin de meubler de potentiels coups de mou (il n’y en a aucun d’ailleurs). Captivant, de la première à la dernière seconde.
Rating: 7/10
Reviewed by: Arno